Pendant que la conception de frontière se fait de plus en plus abstraite dans notre monde actuel, l’envie d’explorer d’autres cultures et d’expérimenter distinctes façons de vivre émerge pour plusieurs d’entre nous. Cette soif de s’exposer à de nouveaux stimulus sensoriels étrangers, provoque irrévocablement une ouverture d’esprit. Une récompense pour l’humain qui ose sortir de sa zone de confort ou de cette fausse sécurité illusoire à laquelle il s’assujettit quotidiennement. Comme le petit enfant apprend à interagir avec le monde qui l’entoure, le voyageur fait de même mais cette fois-ci, de façon plus consciente. Se soumettre à une telle vulnérabilité face à l’inconnu, réitère la confiance en la vie et le pouvoir que nous détenons face à la réalité que nous manifestons et créons. Cette soumission au moment présent, nous rappelle la fluidité naturelle des évènements requérant aucun effort de contrôle quelconque. Ce laisser- aller au niveau des attentes et contraintes nous permet de profiter pleinement de la vie sans facteurs de stress. Le voyage, c’est de s’exposer à de nombreux contextes dénaturants qui permettent la renaissance de l’essence unique qui nous habite. De cet aspect transformateur, nait une redéfinition ou plutôt une reconnexion a notre authenticité qui nous permet potentiellement d’atteindre et savourer ce fameux bonheur que l’on semble constamment rechercher. Au fil du pèlerinage qui se dessine intuitivement sans restriction temporelle, le voyageur observe la magie des synchronicités dont il a tendance à ignorer dans un rythme effréné de la vie routinière. Soudainement, le concept de normalité n’a plus de fondement et laisse davantage place aux divers reflets de notre infini potentiel d’être. Nos préconçus s’effritent et nos perspectives se restructurent pour enfin laisser libre cours à cette évolution imminente de la personne que nous constituons; libre de jugement. Un réel spa pour l’âme où la loi d’attraction devient si palpable qu’on a parfois l’impression de vouloir déborder de gratitude face aux incroyables opportunités d’attirer ce dont notre esprit a réellement besoin pour s’émanciper. Bref, c’est au rythme d’expériences nouvelles et intégrales qu’un changement profond survient chez l’explorateur nomade qui réalise indubitablement l’enrichissement que cette école du voyage lui procure. 

Personnellement, ce fut à l’âge de 23 ans et grâce à un épisode dépressif que j’ai eu recours au voyage avec l’espoir de retrouver l’enthousiasme face à cette expérience humaine. Selon les critères sociaux, je détenais tout pour être heureuse, un emploi professionnel stable et bien rémunéré, un condo de luxe en plein cœur de Montréal, un copain et tout le matériel pour combler les insatiables besoins crées par le système de consommation. Pure distraction face à mes instincts et rêves personnels. Certes inspirée par quelques amitiés qui avaient vécu l’expérience, j’ai radicalement tout laissé tomber de ma réalité pour investir dans un billet d’aller sans retour vers l’Amérique central et du sud où je n’avais aucun point de repère. Je me souviendrai toujours de ce vertige ressenti lors de mon atterrissage, une sorte d’anxiété vacillante entre la gaieté suprême et le mental remuant l’idée de la déraison injustifiable. Dès lors, mon courage fut récompensé par d’innombrables rencontres inoubliables, de moments magiques et d’aventures inespérées. Un retour précaire aux besoins fondamentaux de s’héberger et de quoi manger, redéfiniront mes valeurs qui s’étaient avec le temps estompées au profit de superficialités infondées. Une sorte de déprogrammation s’initiait, j’observais s’effondre cette culpabilité récurrente du fait de ne rien faire de productif; pour juste être. Peu à peu, comprendre et réaliser à quel point on m’avait inculqué que pour être je devais faire et que pour faire je devais avoir. Partager du temps de qualité avec de pures inconnus qui se soucient réellement de notre bien-être, amène à reprendre confiance à autrui et vite clarifier l’absurdité des médias qui essaient sans cesse mais en vain, de nous séparer. Rapidement, la famille devient grande dans le monde qui nous apparait de plus en plus petit. Ce monde dont je parcourrai plus de 6 continents, 40 pays et dans lequel je tisserai des liens serrés avec des gens de plusieurs cultures et coutumes distinctes, m’a permis de réaliser des rêves et des visions des plus inconcevables depuis mon divan du condominium de l’époque. Devenir marins sur des voiliers qui traverseront mers et océans, faire partie d’évènements festifs conscients à travers le monde, m’établir en communauté dans un territoire idyllique tropical sans énumérer les spectacles incommensurables que mère nature a su me déployer durant mes aventures. Une chaine d’évènements et d’endroits sacrés, activateurs de mémoires ancestrales, qui nous convie à renouer avec cette mentalité que tout est possible.  Il serait cependant injuste de ne point mentionner les moments de défis, de solitude et d’inconfort qui font partie intégrante de l’expérience. Tout compte fait, ce sont ces difficultés qui renforcent et redonnent justement la valeur et la conscience aux hauts et bas de la vie en général. Bref, les leçons de sagesse continuent à se dessiner, mais dans des scénarios exotiques et choisis. Raviver cette capacitée innée et digne de notre être de détenir le pouvoir de décision sur notre réalité.

Après autant de mouvements, mon esprit me faisait de plus en plus entendre l’appel croissant de prendre racine sur un territoire fixe et faire partie plus intégrante d’une communauté. Cette phase de ma vie est la renaissance d’un autre rêve que je chérissais depuis plusieurs années; la vie en milieu sauvage de la jungle colombienne de la Sierra Nevada. Ce chapitre m’enseignera non seulement à bâtir mon nid de façon respectueuse de notre terre mère, mais aussi à vivre en symbiose avec la nature sous toutes ces facettes. La simplicité des éléments; miroir authentique de notre être à son état satisfait. Ici, la fréquence naturelle de la nature nous berce constamment en paix loin des stimuli des agglomérations citadines. Ce refuge apporte un tout nouveau sens à mon existence en m’adonnant au voyage le plus profond de toutes mes aventures; celui de la maternité. Née dans la montagne face à l’infini vue de la mer (utérus du monde selon les tribus du territoire), Akaisha est ma nouvelle maîtresse d’amour inconditionnel. Définitivement, l’être spirituel que nous sommes ne cesse jamais d’évoluer. La globe-trotter en moi n’est décidément point trépassée, puisque l’année dernière j’ai créé un espace de bien-être pour accueillir des voyageurs qui viennent des quatre coins du monde pour s’adonner à des rituels de cacao et de dance. C’est par l’entremise de ce portal sacré que j’ai nommé Merkaba Elixir Jungle Lounge, que les clients tissent connexion à leur être supérieur et par le fait même à celui de leur prochain. En sommes, les rêves ou visions sont des vecteurs d’énergie canalisée qui méritent d’être réalisés et qui souvent, sont plus accessibles que l’on pourrait y croire.